mardi 17 février 2015

CR n°13 : SCUF VC vs RC Vincennes

Saison 2014-2015
13ème journée de la 2ème division des Clubs du Samedi Poule 1
SCUF Vieux Cochons – RC Vincennes : 60 - 17
Samedi 14 février 2015 à 14 h à Max Rousié Paris

SCUF Vieux Cochons 60 – 17 RC Vincennes
Quentin : - Allez vas y, fais ce compte-rendu là, et moi je me coltine les deux précédents. Allez, quoi !
Moi : - Mais j’ai rien vu du match, j’ai passé mon temps la gueule dans la mêlée !
Quentin : eh bah t’auras qu’à raconter les mêlées. En plus aujourd’hui, vous avez les avez secoué devant , alors pour une fois que t’as quelque chose de glorieux à dire sur les gros sans avoir à fabuler…!
Moi : - Tu fais chier. Presque tous les essais viennent de derrière. Tu étais quand même mieux placé que moi pour voir ce qui s’est passé, à défaut d’y avoir activement participé !
Quentin : Quoi ? Mais j’ai mis 2 essais aujourd’hui, moi Môssieur !
Moi : Ah ? o merde, la seule action de toi dont je me souvienne c’est ta montée défensive approximative et ton placage manqué sur leur premier essai...rhaaaaaféchié, non seulement tu me refiles le compte-rendu à rédiger, mais en plus je vais être forcé de te féliciter pour ton match… Quelle journée à la con…
C’est sur ce dialogue que se terminait ce 13ème match de la saison porcine. Un match que les roses et noirs venaient de remporter avec la manière face à une équipe de Vincennes jeune et vaillante mais un peu tendre.
Comme vous l’aurez compris, ou plutôt comme vous allez le comprendre à vos dépens, grâce au désistement sus-détaillé de notre foutu Quentin, dont l’esquive de compte rendu n’a d’égale que la feinte de placage,  l’intérêt du match résida dans la domination que la mêléescufiste. Amateurs de chisteras, de doubles sautées et / ou de jeu au pied bien dosé, sautez les paragraphes qui vont suivre. Ils reflètent l’analyse toute personnelle que j’ai eu de ce match. Avec les œillères d’un première ligne, donc.Et si la belle à l’aile, la vie est belle. Alors la balle au pilier, on va se faire chier !
Ode à la mêlée fermée
Lutte collective et ordonnée, la mêlée est une phase de conquête et de combat obscure. Elle est le baromètre physique d'une équipe et peut avoir une répercussion sur le mental. A notre petit niveau, elle a perdu pas mal de son importance, nous ne poussons que sur l’introduction (pas avant, ni trop après), et pas plus d’1m50. Il n’y a que pour le match de fin d’année contre Stradfordque nous retrouvons les joies (et douleurs) des mêlées disputées. Sous prétexte de protéger les joueurs,et suite à quelques accidents ayant coûté gros à la Fédé (les prix des polices d’assurance ont fait s’envoler le prix des cotisations, et se multiplier les examens médicaux nécessaires pour pouvoir évoluer en première ligne), cette phase de jeu pourtant fondamentale a été aseptisée. Comme certains gros placages et sans doute bientôt comme les déblayages de rucks, dernier point de rencontre à gros impact.
Mais pas samedi. Samedi, pour la première fois depuis longtemps la mêlée fut une phase de kif pour les gros. Dès les premières mêlées, les cochons prirent l’avantage, face à une première ligne déroutante : un talon d’un 1m55 bien tassé, un pilier gauche d’1m95 et un pilier droit d’1,75. Mais les cochons sont vieux. Et expérimentés. Ils savent que la mêlée nécessite beaucoup d'humilité, qu’elle est un art sans vérité. On peut gagner les deux premières avec panache et perdre la troisième. Mais pas cette fois. Techniquement, les liaisons et les points d'ancrages du pack scufistes furent infaillibles. Et le 8 de devant mâcha et marcha sur son vis-à-vis. Le Renat’ nous gratifia de quelques beaux sourires à la sortie de mêlées où son vis-à-vis couinait.Ahhhhhhh ces plaisirs simples mais jouissifs du samedi après midi…En seconde mi-temps, juste avant de se blesser au genou (sur une phase de jeu où il faut courir et non pousser, ceci expliquant cela) Captain’Frankyplia littéralement son adversaire, bien aidé par les franches poussées des secondes et troisièmes lattes Vinz, Steph Dedenis, IronValenz’et même de notre sénateur Marc Schorr, qui jouait là son premier match depuis fort longtemps. Seul Gregonator ne se fit pas remarquer dans l’exercice. Normal, l’animal fit faux bond à l’équipe le matin même du match. Son sens de l’esthétisme ou son romantisme exacerbé (au choix) lui avaient sans doute rappelé l’importance de ne pas abimer sa gueule d’amour un jour de Saint Valentin…
Le plus bel essai du match fut évidemment marqué sur une mêlée (vous vous en doutiez, vu l’objectivité de cet article…), introduction Vincennes, poussée terrible des scufistes, ballon chippé, mêlée enfoncée sur 5 mètres jusque derrière la ligne (sans que l’arbitre n’arrête l’action… !). Essai. Les 10 autres essais de ¾ furent pas mal aussi, nous y reviendrons. Mais brièvement, sinon les gazelles vont voir leurs chevilles gonfler, ce qui ne me semble pas souhaitable au vu des appuis déjà approximatifs de certains… Le pire essai fut quant à lui l’œuvre de Chouky. Alors que les cochons pilonnaient la ligne au ras dans un style très Munstermen - 1 passe ça va, 2 passe bonjour les dégâts- en seconde mi-temps, mais que la défense adverse était présente, attendant nos gros au coin du bois (de Vincennes évidemment), un maul se forma, progressa un peu et s’effondra sur la ligne. L’arbitre considéra que le ballon n’avait pas été aplati dans l’en-but ni sur la ligne et laissa jouer. Plutôt que d’ouvrir, notre Chouky se contenta de prendre la ballon au cœur du maul et de le poser… 5 cm plus loin, sur la ligne, sans même mettre le genou au sol mais tout en couinant « M’sieur l’ar’bite, M’sieur l’ar’bite, regardez je l’ai mise sur la ligne ! ». Essai.
Mais tentons de retrouver un peu de chronologie et de parler du déroulement de ce match. Une rencontre importante, à domicile, pour relever la tête après deux défaites qui nous firent perdre la tête du classement. Une rencontre si importante que le Président Law préféra ne pas y assister, laissant les clefs du camion à Jean-Mi, son ex,et les clefs de la cave à Doudou, son Vice. Le match commença presque à l’heure, sous un soleil radieux et réjouissant après les ondées matinales. Nos adversaires, qui s’entrainaient depuis près d’une heure alors même que la moitié des scufistes n’avaient pas encore atteint le stade, nous laissèrent quelques minutes supplémentaires pour nous chauffer pendant qu’eux regagnaient le vestiaire parachever leur préparation mentale. Beau geste mais mauvais calcul, car les cochons attaquèrent le match tambour battant. Occupation au pied d’un Juju inspiré, quelques lancements bien rythmés par un Rocky en grande forme (certains suspectent que sa paternité récente l’a  obligé à calmer les sorties nocturnes. En tout cas on ne l’a jamais vu autant courir…), quelques combi derrières, et Quentin allait inscrire un premier essai. Zanca l’imitait quelques instants plus tard, du coup Quentin remettait ça et le SCUF s’échappait dès la 20ème minute. Dans un fauteuil derrière une mêlée à 5 mètres qui avançait, Roch alla inscrire son essai, avant que Gallaire ne nous gratifie d’une superbe course à son aile, éliminant 2 adversaires sur sa vitesse. Avant la mi-temps les gros y allait eux aussi de leur essai, Rénato s’effondrant derrière la ligne après un groupé pénétrant. Vincennes inscrivait pour sa part un bel essai en première main sur une redoublée du 10 qui vint mettre à mal la montée défensive des centres scufistes : Thomas Poletti montant comme une tondeuse à gazon enragée pour emplafonner son vis-à-vis, qu’il ait la balle ou pas, tandis que Quentin omettait de monter, trop investi dans sa quête des pâquerettes sur le terrain (j’attends avec angoisse le jour où ce garçon réalisera que les fleurs ne poussent pas sur un synthétique. Son monde va s’écrouler…).
Après la mi-temps, alors que le match était aussi plié que leur première ligne, les cochons alternèrent 3 minutes de beau jeu, conclu par un essai de l’immortel Arnaud Corbier, puis 20 minutes de bouillie. Des en-avants, des balles au large stériles, à la recherche aveuglée de brêches illusoiresdesquelles nos jambes ne parviennent plus à s’arracher. Des ballons rendus, repris, re-rendus dans de longues actions pleines de turnovers et de placages loupés. Bref, nous primes 2 essai, dont un sur un retour intérieur de l’ouvreur adverse qui passa en revue 5 défenseurs. Pour se remettre, heureusement il restait la conquête en touche et… la mêlée (eh oui, on y revient toujours). Grace au bel essai dont je vous parlais en préambule, la meute porcine remit la marche avant. Et profita du dernier quart d’heure pour retrouver son rugby. Zanca inscrivait deux nouveaux essais, Marc Barritault y allait du sien, et l’arbitre sifflait enfin la fin de la rencontre sur un score de 58-19 selon les organisateurs, et 60-17 selon la police. Nos adversaires du jour, bon esprit, vinrent partager quelques pintes et un beau jambon cru avec nous pour la troisième mi-temps. Frank Honoré s’y auto-désigna Corbier d’or et personne ne contesta le despote meurtri. La saison est relancée. Rueil, le leader, est dans le viseur, les play-off seront âpres mais l’équipe a de l’ambition et la nouvelle gouvernance peut espérer marquer l’histoire des cochons au fer rouge. Vivement que ça sente le lard fumé.

Toto, notre héros.
















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