Saison 2012-2013
SCUF Vieux Cochons – VGA St Maur
Samedi 8 décembre 2012 à 14 h à Max Rousié
Samedi 8 décembre 2012 à 14 h à Max Rousié
Score : 55 – 26
En tapant ce score de Super Twelve, je me dis que ce match fut tellement fou fou que j’ai moi aussi l’envie de supprimer les rubriques habituelles et de laisser libre cours à ma logorrhée narrative.
Bon, déjà, ce score, une vraie malédiction !
10 fois, 20 fois, 30 fois, les joueurs qui sortaient me demandaient le
score ! Mais j’suis pas comptable moi ! Quand on marque ou encaisse
des essais toutes les 6 min 12 en moyenne, j’essaie juste de me concentrer sur
les 3 essais de diff du bonus… et, encore, avec l’acuité bienvenue de mon cher
Coach Dracule. Et, surtout, avec la pléthore de gorets, mes derniers neurones valides
sont mobilisés par la grande loterie des changements. Sans rire, je pense qu’il
y en eut 27 ! Entre les avants qui aiment bien faire 20 min, les arrières
qui préfèrent faire une mi-temps, Xavon qui ne joue qu’avec son Pascalou,
Durand qui veut jouer 32 min28… Si que je revendique fièrement mon incompétence
technique, je proclame également : je ne suis pas D.R.H. ! Et encore
moins spécialiste du boulier chinois… Mon seul avantage consiste juste à être
le seul à lire la feuille de match. Et, au Roiduc, je suis incollable sur le
score !
En effet, le seul moment qui compte vraiment,
c’est chez Jacques ! Comme il n’y a jamais aucune vidéo, la vérité
historique s’élabore au comptoir ! Déjà, on charge les autres, histoire de
détourner l’attention de sa propre performance. Là, les maîtres incontestés
sont Lionel et Juju ! GC Durand s’y essaie régulièrement, mais ses actes
sont si répréhensibles qu’il ne réussit jamais très longtemps à les dissimuler…
Quentin est également redoutable dans la fourberie verbale, mais, par chance,
ce samedi, il avait choisi de prendre sa voiture pour aller de Rousié au
Roiduc… Vu son sens de l’orientation, il tourne encore dans les parages…
L’enjeu fondamental de ces entrechats est d’influencer le Glorieux Comité du
Corbier d’Or. Heureusement, sous la houlette de son expérimenté éponyme,
l’Assemblée Grabataire ne se laisse jamais influencer ! Ne peuvent
participer au débat que les natifs des années 60 !!! C'est-à-dire Manu,
Corbier, Durand, Dracule, Lawrence, Phil Dufaure, Jean Mi et, à la rigueur,
Lolo (1968…) ! C’est tout ! Les blancs becs resteront à jamais la
plèbe !
Donc, ce samedi, le lauréat, élu à la
minorité agissante, fut : Pascalou Augé ! Les faits sont
incontestables. A la 72ème, Steph Dedenis commet un en-avant et
Pascal, qui se tenait devant lui… lève les bras et cligne de l’œil pour
signifier à l’arbitre qu’il ne veut pas reprendre la balle en position de hors-jeu !
La honte pour un Cochon !!! Déjà, un goret ne connait aucune règle après
seulement 36 ans de carrière ! Deuxio, le cochon se jette sur toute balle
à portée, vu que c’est peut-être la dernière de son existence ! Enfin, un
old pig ne fait pas de la danse classique en aguichant le charcutier au
sifflet ! Un goret est sauvage, rebelle, stupide et indiscipliné !
Bon, voilà, l’essentiel est écrit vu que le
trophée est décerné…
Ah, oui, le match ? Ben, disons qu’on
marque 2 essais rapidement, on en prend deux aussitôt, on en aplatit à nouveau
deux avant la mi-temps, puis encore deux pour nous, puis un pour eux, un pour
les gorets, un pour eux, un autre pour les VC et le dernier, c’est Pascal… mais
qui fait pas exprès : un Saint Mauret tape une chandelle dans son propre en-but
(pas sous la pression d’Augé quand même…), l’ogive retombe 1m53 plus loin.
Pascal décolle de 11cm et s’empare de la balle en criant « Marque ! ».
Se tord la cheville à la réception. S’écroule. Avec le ballon sous le bras.
L’arbitre lève le bras. « Arrêt de volée ? » interroge Augé.
« Non ! Essai. » précise le referee. « Oh pardon ! »
s’excuse Pascal… en levant ostensiblement les bras…
Donc, ça fait 9 essais à 4. 5 transfos à 3.
Mais, franchement, quand on arrive même à marquer des essais contre notre gré,
que raconter ? Antoine Blondin n’avait aucun mérite littéraire ! 1958
Le Cap 3-3. 1961 Colombes 0-0. Du miel ! 2012 Rousié 55-26 ! Du
fiel !
Et puis, y m’trouble ce con de Juju avec ses
trombinoscopes joueur par joueur… On dirait « L’équipe » mais avec du
talent d’écriture… Ça me donne presque envie de m’y essayer… Histoire de lui
clouer le bec à Mister Rugby, le stratège-arbitre-trésorier qui manie aussi
bien la plume que la diagonale ! Le problème, c’est que moi, le pizzaiolo,
ma vision du jeu s’arrête à 33 cm du gazon. Tiens, moi, le talon missile
sol-sol, je vais tenter le trombi ras les pâquerettes, incomplet et mensonger.
Bien sûr, ça commence avec les Seigneurs de 1ère
ligne. Vania a été parfait. Pas de coup de pied à suivre, des déblayages et,
même, deux placages désintégrants… parce qu’il trébuchait. Phil Dufaure, ce fut
la poutre, comme d’hab. Je ne sais plus qui disait « Avant le match, on
présente Dufaure et Jean Mi en short avec les charnières qui grincent à
l’échauffement. Ça fait rigoler l’adversaire. Mais quand ils subissent la tenue
de Dufaure en mêlée et ses bras dans un maul, ils se démoralisent ! ».
Phil c’est mon idole ! Et que dire de Toto Bouteilly, mon talon, mon fils
spirituel. Le meilleur lanceur du SCUF depuis 1895 et, enfin, une agressivité à
la hauteur de ses immenses moyens. Je t’aime mon rejeton ! D’ailleurs,
c’est le seul, avec Zanca, à avoir fait 80 min. Le Chouchou ! Enfin,
Lionel en guest star de la pile. Suite à une discussion avec Marco, notre
regretté, samedi dernier, sous la barrique à cognac, j’ai eu LA solution !
« D’accord, mon Jean Mi, Yoyo, il s’envoie comme un fou, décanille tout et
embrouille l’adversaire. L’ennui, c’est qu’en troisième ligne, il a trop de
latitude : donc, il nous fait 13 en-avants et 24 pénalités. Mets-le à la
pile, ça l’éloigne un peu de ses démons et, comme ça lui coupe un peu les
jambes, il ne prend pas le ballon à vitesse maxi pour le dégueuler. ».
Merci Marco. Le kaiser rouquin a fait un match de feu avec 0 pénalité et 0
en-avant ! Mais, comme il doit apprendre l’humilité de la Confrérie des
Premières Lignes, je ne le mets pas homme du match. C’est seulement la
révélation du match…
Bon, après, avec les secondes lignes, ce n’est
plus les seigneurs, mais, eux, de part leur élégance, ils méritent l’admiration.
D’abord, le « rachitique » Steph Dedenis qui ne connait plus que la
ligne droite avec cadrage-déblaiements et coups d’épaule sur les flottantes !
Merveilleux ! Mon Steph, tu es devenu mon Massey Ferguson préféré !
Tu traces des sillons de plus en plus profonds ! C’est beau cette chair
adverse qui reste dans ton sillage ! Puis il y a l’attelage Vinz-Greg !
Avec eux, je suis Hannibal fonçant sur les légions romains avec ses
pachydermes ! Je souris de béatitude… Certes, Vinz est un peu en dedans
par rapport à Greg. Il n’arrive pas, comme GG, à prendre des cartons pour
« déblayage trop virulent » !... D’ailleurs, l’arbitre m’a
confié que c’est son petit plaisir de pouvoir expulser des golgoths avec son
morceau de bristol et ses 1m65 d’altitude… Pour l’anecdote, Greg s’affala dans
l’en-but en s’extirpant d’un beau maul de 20 mètres. Et parcourut 254m en tout
avec 5 adversaires de moyenne accrochés à son short. Vinz, lui, fit par contre
admirer son sens du jeu. Une passe décisive en position de centre et… 53 bisous
à son Grégounet adoré. Ah oui ! À la 42ème, il s’échappe sur 20
m, voit la ligne d’en-but à 35 m sans obstacle et… freine opportunément pour
pouvoir faire rejouer ses chers copains. Altruiste et pédagogique. Mardi,
jeudi, samedi, dimanche à Rousié. Mais comment fait-il, Vinz, pour survivre les
autres jours, sevré de son PVC d’addiction ?
En troisième ligne, je commence un peu moins
à comprendre. Mais un peu quand même. Par exemple, quand Manu remet tout le
monde dans l’axe avec sa fougue juvénile habituelle, là, je déguste. Lorsque
Yann décide ne plus rendre le ballon sans être mis à terre et seulement après
trois homicides, j’admire. C’est presque aussi gracieux qu’une envolée du cinq
majeur. Mais, voir Durand déployer toute sa technique de 8 pour préparer le
terrain, ça commence à devenir abscons… Mais, le pire, c’est Nico Valenzuela et
Lolo Crochet ! Observer Nico naviguer entre les adversaires crinière au
vent ou sauver la patrie en 4ème rideau après 80 m de course…
Franchement, je préfère quand il percute comme un perro loco malgré ses 12kg et
saute sur toutes les offrandes que Juju lui accorde avec générosité à son
intérieur. Et je saisis toute sa magnificence lorsqu’il fait la razzia sur les
lancers de mon Chouchou ! Quand à Lolo, qui se reconvertit avec bonheur en
6 après des années d’errance derrière, peut-on m’expliquer comment fait-il pour
se retrouver au bout du bout et s’affaler dans l’en-but en soutien d’un
ailier ? J’ai bien peur qu’il ne lui reste quelques résidus de la
pathologie dite des gazelles…
Bon voilà. J’ai fait le tour des joueurs.
Quoi ? Les comment ? Les trois quarts ?... Franchement, je préfère
m’occuper des joueurs entiers ! Bon, d’accord… j’en parle… de ceux dont le
quart manquant est situé entre les deux lobes frontaux…
Tout d’abord, the captain of the day. Samedi 1er,
à deux heures du mat, rue du Poteau, Zanca m’avait supplié : « Tu
sais, pour moi, c’était déjà dur de perdre les deux matchs sous mon capitanat,
mais voir un corse gagner avec le brassard. Moi le rital… Là c’est trop. Tu
veux pas le bannir pour VGA et me mettre n°9 pour l’humilier complètement. Je
t’offre une ardoise à vie chez Jacques. » Donc, Zanc joua tout le match et
était tellement motivé qu’il fit… des passes. Sauf, à la 68ème, où
derrière un maul, feinte de passe à Juju, feinte de passe à Yann, zig et zag,
et il s’affale dans l’en-but. Le tout sous les yeux de Roch, spectateur, qui,
apparemment, n’a pas la fierté de ses ancêtres. Venir dans les tribunes à
Pouchet pour être ainsi humilié par un sicilien…
Ensuite, nous avions à l’ouverture Dr Jekyll
et Mr Hyde. Juju et Xavon. Là, on atteint des sommets métaphysiques. Quand on a
Xavon, c’est super parce qu’on a les Harlem Globe Trotters. Le Xavon ne se
déplace jamais sans sa troupe, ses Zanca, Pascalou, Quentin et Flo. Mais, ça
vaut le coup ! Pour le deuxième essai, c’est les artistes de la sarabande.
Passes au contact, arabesques et le clou du spectacle : à 5 m de la ligne,
alors que Xav n’a plus qu’à courir, passe enroulée au dessus de l’épaule pour
envoyer Quentin à dame ! L’art pour l’art ! Bravo l’artiste !
Chapeau bas ! Xavon for ever… même si je regrette un tout petit peu qu’il
n’ait pas réussi à générer une seule petite bagarre… Puis, en deuxième
mi-temps, quand on a Juju, et bien,… c’est beau aussi. Ça pue la technique, les
belles passes visées, la vision périphérique… bref, des trucs que même Dufaure,
l’homme parfait, n’a pas… Et puis, c’est le seul cochon à enrager d’avoir mal
tapé sa 4ème transfo en coin… Ça aussi c’est the art for the
art !... C’est juste les écoles qui différent. Pollock et Michel-Ange. Nous,
les cochons, on a pas de chapelle. On les aime tous les deux même si on ne les
comprend jamais vraiment…
Au centre, notre triumvirat diabolique :
Quentin, Pascalou et Ben Juery. L’anguille, le buffle et le renard. Comment de
telles espèces peuvent être compatibles et cohabiter ? Mystère. J’suis pas
Noé quand même ! Mais, ils ont rendu fou les Saint Maurais. Ils sont
rentrés dans leur défense comme dans du fromage frais. En plus, c’était
parfait : comme Quentin était en reprise, il manquait un peu de souffle
pour discourir… mais pas pour courir dans les intervalles ! Pascalou, lui,
il est en reprise depuis 15 ans, mais il pèse constamment sur la ligne adverse…
et puis il invente des phases de jeu improbables… Et, Ben, alors là, c’est Mr
Propre : avec n’importe quel type de ballon, il trouve une solution !
Et, en dépit de ses 11kg230, sécateur en défense ! En plus, ces trois
animaux là, ils arrivent même à communiquer avec les deux psychopathes de
l’ouverture…
Aux ailes, il y avait Dij, Raph Andrieux et
Flo Gallaire. Les mecs qui font des courses bizarroïdes, voire qui évitent
l’adverse… Dij a commencé. Comme il avait peur que ses cuisses samoanes
effraient la VGA, il avait enfilé un collant noir pour les affiner… Raph
Andrieux, lui, s’était déjà tellement échauffé… à courir après son scoot volé
par la maréchaussée… qu’il s’est engagé avec entrain. En tout cas, malgré le
froid glacial, les ailiers étaient chauds et eurent plein de ballons. Mais,
l’Homme du Match fut sans conteste maître Flo Gallaire. Pas parce qu’il marqua
4 essais ou loupa la moitié de ses réceptions aériennes dont une nous coûta 7
points gagesques. Non, son chef d’œuvre est autre ! Petite historique.
Mardi, Flo me répond P1 pour le match et « je me suis préparé et suis au
top physiquement ». Ouah ! 15 jours de prépa athlétique !
Impressionnant après 1 an de jachère !... Bon, il marque le premier essai
en débordement. Normal. Par contre, après !!! Nouveau débordement, mais
bloqué… il offre sa balle à l’intérieur ce qui amènera l’essai « art for
art » de Quentin ! Vous avez bien entendu ! Flo a fait rejouer
derrière lui !!! Une première mondiale ! A la limite du Corbier !
Finalement MVP !
Et, puis, derrière, tout derrière, gambadait
Corbier. 70 minutes de match et à peine fatigué. Après 45 ans de rugby, il s’améliore
encore ! Moins de trois passes hoola hop, un placement parfait, des
accélérations dantesques et même… un dégagement de plus de 25m sans s’arracher
la jambe ! Je comprends mieux pourquoi Zanca veut se fixer à la mêlée…
Enfin, faute de Lawrence parti avec ses
petiots minimes, sur le banc, y avait Coach Dracule ! Le seul qui m’offrait
son discernement dans tout ce bazar. Le seul qui trouvait les invectives que je
rêvais de lancer à mes gorets enivrés de jeu et d’essais. Quand je pense que j’avais
laissé à la porcherie Titi, Antoine Chambaz, Vincent De Tarlé ou Raph Celso et
que mes petits Thomas, Francky, Doudou, Hospitaux, Sonnois, Fred et compagnie
vont revenir bientôt… et le corse…
Heureusement, quand j’ai vu samedi François
Derôme à Rousié avec un chienchien de 10 cm de long, je me suis dit : « D’accord,
j’attrape plus mal à la tête avec les changements qu’avec les coups de casque,
mais, franchement, quand je vois l’état de Derôme après quatre ans sans jouer… ».
Jean Mi, juge et partie.
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