Le Préambule:
Toto et ses boules de cristal.
Jeune chez les vieux, voilà quatre ans que je suis au
SCUF. Quatre ans que j'observe une horde de gorets vouer une adoration
invétérée au culte des gros. Quatre ans à écouter les faits de gloire de nos
illustres ainés qui "partent en chaise", qui "tordent leur
vis-à-vis" ou qui "volent tous les ballons en touche". Quatre
années offertes à la science délicate de l'enterrement de ballons
sous les corps adipeux et à l'extase devant de gras cochons qui ébrouent sang
et sueur entassés les uns sur les autres...
C'est donc ça le rugby? Un 8 de devant qui monopolise le
ballon (et l'attention) et des arrières cantonnés au rôle de faire-valoir, se
repaissant de quelques balles trop rares, distillées au compte-goutte, et simplement
utiles pour entretenir une maigre illusion d'existence?
C'est ce que tous les experts Scufistes s'accordaient à
penser... Jusqu'à samedi dernier!
Car la rébellion s'organisait. A l’abri des regards,
lentement, implacable, froide et méthodique, allant jusqu'à installer les plus
perfides des perfides au pouvoir afin de continuer à s'activer dans l'ombre
alors que tous les regards restaient bloqués sur notre César et son Brutus.
Don de clairvoyance, ou sixième sens porcin? Seul Toto a
semblé flairer l'imminence de la catastrophe. En témoigne cet email lancé en pâture
de la horde, sonnant comme la complainte d'un pauvre chouchou déchu, mais qui
était en fait le symptôme d'une passation de pouvoir. La fin du règne des
avants: la révolution était déjà en marche et devait éclater au yeux de tous
samedi dernier...
Ensemble, découvrons les coulisses de ce putsch et
essayons de comprendre ce retournement soudain de situation.
L'Avant match:
Merci Jean-Pierre.
Avant de nous embarquer dans le récit épique de cette
belle et folle journée, j’aimerais laisser de côté nos querelles intestines
l’espace d’un instant.
Samedi 7 Novembre, 19 degrés et une belle luminosité, il
y a comme un air de Joe Dassin qui inonde Pouchet. Et alors que les cochons
arrivent petit à petit, c'est un évènement un peu spécial qui se prépare en ce
début d'après-midi. En effet, les nouveaux maillots, fraichement sortis de leur
presse, vont nous être remis par Jean-Pierre Petitet.
Jeune goret juvénile, on m'explique que Jean-Pierre
Petitet est un grand monsieur du SCUF qui a énormément œuvré pour le club et en
particulier pour les écoles de Rugby. Tout un symbole! De l’école de rugby pour
les jeunes amoureux de l’ovalie aux vieux grognards qui s'ébrouent encore tous
les weekends sur les prés de France et de Navarre, ce sont toutes les
générations qui se retrouvent réunies sous ce maillot.
Et malgré la modestie de ce moment, tous agglutinés autour
des tables de ping pong en béton de Pouchet, il y a quand même une certaine solennité qui
transpire lorsque que chacun d'entre nous reçoit son numéro du jour des mains
de Jean-Pierre.
Le fait du
match: La 3e ligne, The Mad Max Revolution.
Mais revenons, au sujet qui a fait la une du jour :
la révolution cochonaille. Ou quand Morteau vole la vedette à Cervelas !
Un mois depuis notre dernier match en championnat !
Quatre longues semaines qui semblent une éternité pour tous nos gorets
impatients de se faire secouer la couenne !! Enfin, presque tous impatients…
En effet, deux VCs parmi la horde redoutent chaque semaine l’annonce d’une
nouvelle rencontre, enfin surtout d’une nouvelle feuille de match pour cette
rencontre.
Crainte particulièrement justifiée ce samedi, tant la
composition de l’équipe s’est avérée être une agonie capillaire pour notre
caste dirigeante. Avaient-ils senti le vent du changement en approche ?
C’est en tout cas avec une pénurie d’avants que nos Law et Doudou préférés
doivent composer ce samedi, et particulièrement sur la 3e ligne,
désertée par nos traditionnels guerriers valeureux. Nico, Marc et Vince
manquent à l’appel. Le majeur de Thom le force à faire un geste plus
qu’explicite quand on lui rabâche qu’il faut qu’il joue. Et Yann ne sait plus
où donner de la tête au sein de sa colonie familiale. Seul l’inoxydable Manu
répond à l’appel du devoir.
Manu, parlons-en d’ailleurs, sans doute vexé de ne pas
être le seul quinqua sur le pré puisque qu’on avait rappelé Corbier en dernière
minute, démontrait qu’il reste bien indéboulonnable à son poste. Quelle
prestation ! Vous cherchez le ballon, trouvez Manu. Et 80 minutes plus
tard, c’est un contre et un essai, un nombre incalculable de plaquages et de
ballons grattés, seulement deux hors-jeu et même pas de gifle sifflée par
l’arbitre... Manu, l’éternel adolescent, sans aucun doute l’homme du
match !
Mais je m’égare, revenons à la compo de la discorde.
La 3e ligne décimée, nous sommes bel et bien
dans une situation désespérée. Et aux grands maux les grands remèdes, Doudou et
Law font appel à nos deux rangers du risque pour accoucher d’une 3e
ligne complètement inédite Ian-Pascal-Manu (concrétisant au passage le rêve
Augéen ultime, celui d’être titularisé avec ses amis de devant).
Une vraie manœuvre subtile de la part de nos dirigeants
qui s’avèrera payante, puisqu’elle permettra à Flo Gallaire et à Xav’
d’intégrer cette 3e ligne de légende sans qu’aucune protestation ne
s’élève de la meute porcine !! Le coup d’état était en marche.
En effet, pendant que certains vocifèreront sur le sens
tactique inexistant de nos coachs, je crie au génie !! Quelle idée
somptueuse que de donner les clés de la 3e ligne à messieurs Augé et
Connolly : le premier déclarant forfait sous le prétexte d’une douleur
plantaire l’empêchant de réaliser son double-crochet intérieur légendaire. Le
deuxième battant le record de la traversée la plus longue de Paris pour arriver
à la 68e minute et assister au coup de sifflet final et à la haie
d’honneur.
C’est donc grâce à cette manœuvre aussi vile qu’efficace
que les ¾ ont pu saisir l’occasion de se mettre en valeur : nous noterons
une très belle prestation de maitre Flo en n°6, auteur d’un bel essai et d’une
offrande à Zanc pour faire le break, alors que nous étions à 14. Mais aussi un
Xavon au cœur des débats, dont les grands bras dépassaient de chaque maul tels
deux tentacules collées au ballon. Et derrière, du jeu du jeu et encore du jeu.
Avec des mouvements d’amplitude sans précédents, orchestrés par nos maitres à
jouer Roch et Juju qui avaient décidé de garder leur stratégie d’occupation
pour les matchs de grand froid cet hiver.
Bref, les ¾ au pouvoir et c’est la planète rugby qui
se régale !
Le corbier d'or: And the winner is…
Le conseil des sages était étoffé ce samedi, puisqu’aux
habituels verrats grognards s’ajoutait Jean-Pierre, resté pour le match et donc
intronisé président d’honneur pour ces Corbiers.
Après cette prestation de haut-vol, quatre nommés sortaient
du lot:
·
Juju : qui, non seulement a daigné faire un
plaquage, mais qui a surtout réussi à se faire pénaliser pour jeu
dangereux ! Ben oui, il n’allait pas se baisser pour éviter la gorge non
plus.
·
Flo Gallaire : pour une action que j’ai
oubliée. Mais bon, c’est Flo, il le mérite clairement !
·
Ian : pour un « no-show » digne
des plus grands joueurs pro.
·
Vania : qu’on n’a jamais vu courir autant,
sans doute pour impressionner sa petite famille venue au support, et qui nous a
gratifiés d’un merveilleux pas de l’oie combiné à une petite passe smashée rendue
directement à l’adversaire.
Le choix fût délicat et de nombreux débats firent rage
quant au plus (im)méritant des quatre. Il fallut même faire appel à l’arbitrage
de Jean-Pierre pour déterminer le gagnant du jour : Julien !
Parce que bon, si on lui dit rien, il risquerait de recommencer
à défendre la prochaine fois.
Le match: « Rien
ne sert de courir… »
C’est une équipe de Puteaux jeune et vaillante qui s’est
présentée Samedi sur le synthétique abrasif de Pouchet. Face à des cochons un
peu rouillés après un mois de repos forcé, les Putéoliens attaquaient pied au
plancher et venaient camper directement dans nos 22. Dos rond pendant 10
minutes, l’orage passe, mais avec quelques dégâts puisque Heissam (genou) et
Thom Poletti (choc sur la caboche) doivent sortir.
Le jeu reprend, et c’est sur notre première incartade
dans leur camp que le salut va venir de l’éternel… Manu ! Dans leurs 22,
le ballon récupéré par Puteaux sort pour leur 9 qui tape au pied pensant
dégager son camp. C’était sans compter sur un Manu jaillissant qui contre la
balle, et s’en va aplatir dans le mouvement l’ovale rebondissant dans l’en-but.
5-0.
La suite du match est une succession de phases de jeu
« à toi, à moi », où les Putéoliens assez maladroits à la main, s’en
remettent à la botte et aux quelques coups d’éclat de leur 12 pour nous
renvoyer chez nous. Les cochons, de leur côté développent quelques beaux
enchainements qui font le régal des hommes d’espace que sont Zanc, François,
Kevin et autre Champion et permettent à chaque fois d’avancer de plusieurs
dizaines de mètres et de récupérer des pénalités : 8-0. Puis 8-3, score à
la mi-temps.
C’est sur les 20 premières minutes de la deuxième
mi-temps que le match va basculer. Alors que Xavon écope d’un carton blanc à la
47e pour une position « ambigüe » sur un maul, c’est
réduits à 14 que les VCs du SCUF vont creuser l’écart. Tout d’abord à la 55e,
grâce à l’opportunisme de maitre Flo qui prend la ligne, casse un plaquage et
délivre après quelques rebonds chanceux une offrande à Zanca pour la balle du 2e
essai. Transformé par Ju. 15-3.
Le coup de grâce arrive 2 minutes plus tard. Sur un
regroupement, Flo, encore lui, récupère la balle, part à droite, se ravise,
revient à gauche, contourne le regroupement pour se retrouver face à un
boulevard. Reste plus qu’à faire ce qu’il fait le mieux : mettre les
cannes ! Essai entre les poteaux qui nous mène à 22-3 après une nouvelle
transformation de Julien.
La fin du match se résumera à des cochons vaillants,
repoussant les assauts répétés de Puteaux jusqu’à la 80e où leur
pilier conclura une énième séquence de pilonement à l’artillerie lourde. 22-10 Score
final.
Conclusion :
Fier d’être Vieux Cochon
Ne nous faisons pas d’illusions. Malgré la tentative de
prise de pouvoir des 3/4 samedi dernier, leur belle prestation en 3e
ligne et leurs belles chevauchées sur les lignes arrières, l’ordre des choses
devrait être rétabli bien vite.
Quand bien même, ce 7 Novembre 2015 fût une belle journée
où Histoire du club, Solidarité sur le terrain et Victoire sont venus se
côtoyer pour rappeler à tous ce qui fait du rugby un sport si unique : ses
valeurs humaines et intemporelles. Sans oublier bien sûr les quelques demis
dégustés tranquillement sous le soleil de la terrasse du Roi Duc’… Que demander
de plus ?
Anto – Jeune Vieux Cochon
jean pierre for everquentin titulaire çà jubile !
zancanamour
c'est beau des seniors
l'ex choucou
quelle stratégie va être mis sen place ?
captain zanc
le vieux jeune
merci
juju adjugé trop dangereux sur les placages
ian le retardataire
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