jeudi 20 novembre 2008

RC Vincennes - SCUF

COMPTE – RENDU N°4 : RC VINCENNES - VIEUX COCHONS DU SCUF

Score : 0 – 20
Terrain : entre un hippodrome et un château
Pelouse : grasse comme une baraque à frites
Température : à ne pas laisser un nouveau né dehors et pourtant…y’en avait !
Humidité : essentiellement sous les bras de l’entraîneur de Vincennes
Supporters : Trois Malouins et des enfants en bas âge côté SCUF, Jean-Mi et une trentaine de braillards côté Vincennes.
Participants : 22 moins les sans-papiers
Capitaine : Franck Honoré et Nicolas Corcia
Essais : 3 (Champion, Titi et Franck Honoré), 1 pénalité (Philippe Toinard), 1 transformation (Philippe Toinard)
Homme du Match : Les 22 cochons
Corbier d’Or : Attribué à Dijon et Flo Gallaire pour avoir tenté de jouer avec des papiers pas franchement en règle. Ce sera donc exceptionnellement un Corbier d’Or administratif.

Ah Vincennes…
Son bois, ses dames mal garées dans des camionnettes d’un autre âge, son château où certains ont fait leur trois jours, là encore je parle de quelque chose que les moins de vingt ans ne peuvent pas connaître, ses trotteurs et son centre de rétention où auraient pu finir Dijon et notre Francis Lalanne si un appel à Brice Hortefeux n’avait pas permis d’éviter leur retenue jusqu’à ce que leurs papiers soient à jour.
Et là, vous vous dîtes, à juste titre, mais ces grands rugbymen des temps modernes ont pourtant déjà été alignés depuis le début de la saison. Qu’est-ce que tu veux ma pauv’Lucette, c’est le jeu. Certains arbitres laissent passer une licence où la signature du médecin n’est pas complètement parallèle au tampon, d’autres estiment le contraire. Ce fut donc le cas ce samedi. Un arbitre tatillon qui scrute à la loupe toutes les licences pour s’assurer qu’il n’y a pas tricherie. Résultat, les 22 cochons n’étaient pas en slip que déjà, ils n’étaient plus que 20 à pouvoir être aligné sur la feuille de match.

Remaniement de dernière minute et coup d’envoi en retard
Dijon et Lalanne sacrifiés sur l’autel administratif, il a fallu remanier l’équipe des Vieux Cochons désireuse de se détacher au classement général et de laisser Vincennes à quelques longueurs derrière. Georges fut propulsé 10, quant à Raphaël Celso qui rappelait qu’il n’avait que 20 minutes d’autonomie, il fut aligné en ¾ aile d’entrée. Pas de quoi affoler notre président Marco qui gère sous l’œil circonspect de l’ancien président venu de St Malo en landau décapotable.
Echauffés comme il se doit, prêts à en découdre, les Vieux Cochons s’alignent comme des chevaux dans leurs stalles de départ pour montrer leurs fers, pardon, leurs crampons au tatillon de service qui décide que le représentant de l’écurie espagnole, Javier, n’est pas aux normes. Changement de fers, pardon, de crampons…et c’est parti avec une domination Scufienne sans contestation possible jusqu’à ce que Laurent Crochet nous fasse admirer le plaquage par le col autorisée dans les maisons de haute couture mais pas en Corpo 2e div. Les cochons à 14 pendant dix minutes, on subit quelques minutes mais rapidement le pack se met en place avec un Keller des grands jours, un Javier doté de crampons digne de ce nom, un Corcia au taquet, un Nivoix dans les airs, un Gad et un Franck Honoré au four et au moulin. Ajoutez à cela, votre serviteur aboyeur qui chasse son vis-à-vis comme jamais et qui trouve des touches à des distances dont son pied droit ne soupçonnait pas qu’il puisse les trouver. Pour résumer, on domine de la tête et des épaules en ayant tout de même de temps à autre la correction de les laisser filer vers l’en-but mais pas dans l’en-but. Car, avant d’y arriver, il fallait aux ¾ du RC Vincennes passer Georges, Fred, Titi et Raphaël qui dégommèrent tout ce qui passait à portée de leurs bras.

Le panneau d’affichage s’éclaire
Le retour de Laurent coïncide avec une nouvelle phase de domination qui va mener au premier essai. Sur une touche, Pokerman alias Nivoix récupère la gonfle et progresse avec tout le pack sur quelques mètres. Ouverture sur Georges et ensuite la grande classique jusqu’à l’ailier, Champion, qui file aplatir non loin des poteaux m’offrant ainsi une transformation relativement facile.
Quelques minutes plus tard, alors que ça commence à houspiller dans les tribunes, que je les fais tourner en bourrique en jouant les bras cassés alors qu’ils ne sont jamais à 10 mètres, qu’ils écroulent systématiquement le porteur de ballon en touche, l’arbitre finit par les prendre en grippe surtout quand l’entraîneur vêtu d’un magnifique survêtement comme seul Didier Six savait les porter, commence à hurler sur le bord de la touche que le dit arbitre n’y connaît rien. Ceci n’étant pas tombé dans l’oreille d’un sourd, j’en fais part à l’arbitre « monsieur, on se moque de vous en tribune ». Ce dernier part faire une remontrance au dit porteur de survêtement acheté à bas prix à la Foirfouille qui se calme et remonte avec ses petites jambes potelées en tribune.
Sur la pénalité qui suit, déroulé des gros qui poussent Corcia en terre promise seulement le corps arbitral malgré nos vives mais courtes protestations, ne valide pas l’essai pour un léger en-avant au moment d’ aplatir.
Ce n’est que partie remise.
Quelques minutes plus tard, nous sommes encore à quelques mètres de leur ligne. Ouverture sur Georges…tous les ¾ touchent la balle avant d’envoyer Titi aplatir en coin. Essai validé cette fois malgré de vives et longues protestations pour un petit doigt de pied enveloppé dans une chaussure soi-disant en touche. Le RC Vincennes n’étant pas doté de système vidéo, l’arbitre ajoute 5 points sur sa petite feuille nichée dans son short et tout le monde rentre à la pause eau de source avec un 12 – 0, pas encore suffisant pour se réjouir.

Quand Babar insiste pour rentrer en camion de pompier
La deuxième mi-temps est elle aussi globalement à notre avantage. Le silence normalement requis lorsque le buteur tente une pénalité n’est évidemment pas respecté et c’est sous les sifflets « bouh le 9 » que j’ajoute 3 points aux Vieux Cochons en leur montrant au passage le doigt qui va bien ce qui les excite encore un peu plus. Quoi qu’il en soit, ces 3 points nous mettent à l’abri de deux essais transformés. Ca commence à sentir bon.
La suite est une guerre de tranchée dans leurs 22. Ils font faute sur faute, on les fait reculer avec quelques coups de pied bien sentis, on pilonne jusqu’à ce qu’éclate un contentieux entre Nivoix et un joueur entrant qui connaît aussi bien les règles de rugby que moi je connais les us et coutumes des Savoyards en période de chasse au 17e siècle. Résultat, Christophe valdingue sur une prise de judo que Douillet aurait apprécié mais ce sont finalement les 2 qui rentrent au frigo pour dix minutes.
Et pendant ce temps, me direz-vous…que fait Babar ? Il défend, il attaque, il transperce, il bouleverse…bref, il joue son rôle de découpeur de viande jusqu’à ce que ce soit son tour de se faire découper.
Nous sommes à 2 mètres de leur ligne. L’arbitre siffle un bras cassé, je joue vite pour franchir ces 2 mètres qui me séparent d’un essai. Je me fais retourner comme une crêpe, l’arbitre ne siffle pas alors qu’ils ne sont pas à 10 mètres mais laisse l’avantage. Sur l’ouverture, Georges transmet à Babar qui croise son vis-à-vis qui lui-même croise son genou qui lui-même décide qu’il en a marre de jouer sur terrain gras qui plus est un samedi matin et qui plus est à Vincennes. Ce dernier rend l’âme et Babar se met à hurler qu’il veut rentrer…mais uniquement en camion de pompier. Evacué sur civière, Babar réalise son rêve de gosse…un vrai beau camion de pompier avec les lumières qui clignotent, la sirène qui fait ouin-ouin et des hommes virils en uniforme.

Un p’tit dernier pour la route
La victoire est globalement acquise mais il reste une dizaine de minutes. Titi est passé au centre en remplacement de Babar, Julien entre à l’aile…bref, tout le monde joue. L’arbitre m’invite à me calmer car il voit très bien les fautes que font les adversaires et me répond que ce n’est pas nécessaire que je les lui rappelle à chaque fois. C’est donc sur une énième faute de nos adversaires que l’arbitre nous accorde une pénalité. Sur la ligne des 40, je trouve une touche sur leurs 5 mètres. Christophe sorti du frigo reprend son emplacement dans l’alignement. Est alors annoncée une « Société Générale »…Lancer sur Christophe qui forme son maul. Seulement au moment où Franck Honoré venu du 2e bloc s’apprête à s’enfoncer dans le dit maul, il prend la balle et part petit côté marqué le 3e et dernier essai de la partie. 20 – 0, la messe est dite.
Tout le monde se congratule et cette autosatisfaction est amplement méritée car on a fait un match plein avec un pack fort, des ¾ qui n’ont rien lâché, des changements bien sentis aux bons moments…bref, y’avait de quoi avoir le sourire.

C'est tout pour aujourd'hui et demain...ça sera pire.

A jeudi pour ceux qui s’entraînent dans l’en-but sauf Babar à qui l’on souhaite un prompt rétablissement.

Prochain match le 22 novembre contre nos amis d’ADP qui exceptionnellement ne sont pas en grève.

Philippe Toinard

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