lundi 12 juin 2017

Finale de la coupe de l’Espoir

Finale de la coupe de l’Espoir
 S.C.U.F. Vieux Cochons – AS Minorange Bouygues
Samedi 10 juin 2017 à 16h00 à Montesson

Score : 22-19

Ah, cette fameuse coupe ! Toute une histoire. Il faudrait raconter par le menu les péripéties de l’an dernier qui avait vu les Cochons remporter une première fois le trophée selon un scénario que n’aurait pas désavoué Spielberg (encore qu’il aurait peut-être trouvé que ça allait un peu loin, même pour de la science-fiction…). Mais ce serait trop long. Il suffit juste de savoir que nous étions les tenants officiels du titre et que nous le remettions en jeu. Et aussi quand-même que nous avions gagné cette année notre quart de finale par forfait de l’équipe en face, alors même que nous étions forfait nous-même. Puisque nous étions à Stratford. Et que Boubou-président, en vieux roublard, avait oublié de leur dire. Si ça ce n’est pas du vice… A croire que cette coupe choisit son vainqueur. Et qu’elle a un gros faible pour nous. Ou un faible pour un gros de chez nous, je ne sais pas, mais j’en ai vu un qui faisait des trucs bizarres avec la coupe. Mais pour ce qui est de la demi-finale et de la finale, cette année, elles ont en revanche bien été gagnées sur le terrain à la sueur de notre couenne.  

Nous partîmes 20. Vingt gaillards (enfin quelques gaillards et des ventrus), mélange désormais habituel de jeunesse et d’expérience, réunis par Flo-l’impassible pour aller défier cette équipe qui nous avait planté plus de quarante points en début d’année. Nous étions bien à l’heure. Manu-l’increvable avait son casque en peau de pute zébrée ; Capt’ain Romain était venu en espadrilles croyant qu’on finirait à la plage ; Pascal avait sa tête de j’ai-mal-partout-et-peut-être-même-au-cucul une heure avant le coup d’envoi ; Hugo s’était éclipsé de chez lui en faisant croire à sa femme qu’il sortait juste le chien (un beau dalmatien avec le caractère fantasque de son maître qui s’est imaginé qu’il pouvait éclater un chien-loup en fin de journée). Bref, nous étions fin prêts à leur en remontrer.
Eux, étonnamment, se présentèrent à 16. Pour une fois nous n’étions pas en sous-nombre. Et en plus c’est une vraie équipe de corpo, pas un de ces clubs qui jouent en fédérale 1 et passe leur temps à faire « descendre » des gars pour jouer ce genre de phases finales (suivez mon regard). Du coup, sur le papier, hormis le fait que nous ne jouons jamais ensemble, nous étions il me semble supérieur. Et pourtant que le match fût compliqué. Que nous avons joué à nous faire peur jusqu’au bout alors que nous aurions dû prendre le large à plusieurs reprises. On est ressorti avec l’impression de n’être jamais vraiment rentré correctement dans le match. Mais bon, on a gagné, alors on s’en fout.


Le match.

Heurté, saccadé. La faute à personne et à un peu tout le monde. Ils étaient bien en place, mais ils manquaient sans doute d’individualités capable de faire une vraie différence (à part leur 12). Nous à l’inverse avions plein d’individualités capables de faire des différences, mais nous n’étions pas très bien en place. Et ça reste un sport collectif. Aussi les six premiers points furent un échange de pénalités et le score était de 3-3 après quinze minutes de jeu. Puis sûr une des rares fois où nous avons réussi à accélérer sur un deuxième temps de jeu, François dit l’hermite, qui suppléait notre farfadet breton toujours blessé, lançait bien Quentin-n’a-qu’un-poumon dans un intervalle sur leur 40 mètre. Il zig, il zag, essouflé après 10 mètres cherche un partenaire pour se débarrasser du ballon, ne voit que Pascal-le-Bastareau-blanc (il lui ressemble de plus en plus…) l’appeler dix mètres derrière, comprend que ce n’est pas une option saine, et comme sur cette feinte de passe avortée un boulevard s’est ouvert, il est obligé de courir jusqu’à l’en-but. Mais ça ne faisait que 8-3 pour les Vieux Cochons, Juju-non-là-j’ai-pas-envie ayant décidé qu’il ne voulait pas cautionner cet essai ni s’abaisser à transformer en face des poteaux. A ce moment du match, dixit Vania-la-boule-voyante-Yougoslave, on se dit que ça va être facile (forcément si même Quentin peut passer sur 40 mètres). Mais que nenni ! Bouygues à du fond de jeu en commun, et envie de nous ravir le trophée. Sans être géniaux ils enchainent bien, notamment devant, et nous poussent à la faute par deux fois. Leur botteur maison, équivalent de Juju s’il montait sur des échasses et prenait 80 kilos, transformait tout et ils prenaient la tête 9-8. Devant c’était compliqué en touche et en mêlée, mais dans le jeu courant les intentions des deux équipes s’annihilaient. Pourtant, c’est bien sur une mêlée sur leur cinq que Gauthier partait en position de numéro 8 et allait aplatir en force dans le coin de leur en-but. Ça c’était une transformation difficile, alors Juju la passa et la harde reprenait l’avantage à 15-9. Puis 15-12 juste avant la mi-temps puisque nous étions décidemment très disciplinés.

Là on s’est dit qu’ils allaient être fatigué en deuxième mi-temps. Ben… pas plus que nous en fait. Et le match reprit comme il avait commencé. Notre trio d’arrière Alex, Julien et Cédric avait beau remonter des ballons sur 30 mètres, on s’oubliait toujours à un moment ou un autre. Puis sur une des rares attaque en première main ou nous avons réussi à bien nous transmettre le ballon, Julien-la-mobylette, à ne pas confondre donc avec Juju-la-trottinette, fût même tout près de marquer un essai. Mais l’arbitre de touche estima de manière un peu surprenante, car après vérification il n’était pas roux, qu’un crampon avait mordu la ligne (on suppose qu’il l’a entendu crier « aïe !» car nous on n’a rien vu). Puis ce fût au tour de Gauthier, en mode forrest gump, de rater le coche, quand après un raid de 50 mètres il ralentissait et attendait patiemment que ses adversaires reviennent sur lui -il est joueur- pour lui faire dégueuler la balle à 5 mètres de leur ligne (Corbier d’Or bien sûr pour cette magnifique cagade qui laissait Bouygues dans le match). Il eût en revanche l’occasion de se « racheter » un peu plus tard, car suite à une-deux entre lui et Bastien (ben oui, ce n’est pas réservé qu’au footeux), ce dernier allait marquer un essai entre les poteaux. Transformé, ce qui dans la chaleur écrasante de cette belle journée nous donnait un peu d’air à 22-12. Mais Bouygues ne voulait pas en rester là. Et après plusieurs temps de jeu, leur 12 qui avait quelques cannes crochetait je ne sais pas qui (enfin si, mais je ne veux pas balancer…) dans nos 22, et allait aplatir l’essai de l’espoir. A 22-19 à une dizaine de minutes de la fin du match ça devenait tendu, et ça sentait le KO car tout était possible. Bouygues dédaignait même une pénalité pour prendre une touche sur nos 5 mètres (sans doute ne se sentaient-ils pas d’aller en prolongation), mais nos avants continrent vaillamment leurs assauts. Gros qui quelques minutes après nous gratifièrent en plus d’une belle tortue depuis nos 22 mètres jusqu’à la moitié du terrain. Ça n’a rien donné derrière, mais ça nécessite d’être relevé, car même pour un trois-quarts, c’est beau à voir. Finalement sur un dernier contest que nous remportions, l’arbitre sifflait la fin du match et nous pouvions enfin décrisper nos mâchoires pour les transformer en beaux sourires.

La suite c’est un officiel qui au moment de nous remettre la coupe part en courant pour chercher le bon trophée, quelques pas de danses esquissés au son de « Qu’est-ce qu’on est serré au fond de cette boîte » (version moderne de « We are the champions »…), une tentative de rafraîchissement de Gérard qui ne s’en laissait pas compter, des bières et des moules-frites au soleil sur les belles installations de Montesson.
Bref, un bel après-midi comme on a envie d’en revivre plus souvent.



























1 commentaire:

Hugo a dit…

Superbe résumé ! Merci beaucoup :)